jeudi 7 octobre 2010

bienvenue chez les fous
-pourquoi tu fais ça?
-je m'en fiche de toi
-mais la politique, arrête, on s'en fout de la politique

allez viens, viens chez moi, le pays ou tout va bien
chez moi on aime tout le monde, on est les créateurs du respect de l'homme et le pays ou le peuple a pris le pouvoir et se l'est réapproprié, le bon peuple.
chez moi chacun est le bienvenu et chacun peut apporter sa pierre à mon chez moi
je sais que tu sais, ici c'est la richesse, la corne d'abondance
personne ne meurt de faim, et nous nous aimons et nous nous soignons avec tant de bonne volonté
si tu veux faire le bien, ici, tu vas pas t'ennuyer, être bienfaiteur c'est complètement la norme
tu sais, ici, tout le monde est très content de donner de l'argent pour aider, et puis on se fiche totalement de ta couleur de peau, parce qu'après tout qu'est ce que l'origine, quand nous sommes tous réunis par un projet commun de justice, de liberté, d'égalité, et même de fraternité, pour dire!
nous sommes tous frères
alors viens, allez viens, voyageur, errer dans nos campagnes, on sera grands amis, je t'offrirais le gite, le couvert, le retour en roumanie.
allez viens

mardi 21 septembre 2010

Et quand il la tient par la main, la promène dans le parc. Elle donne des miettes aux pigeons, et puis court et puis court sur les pigeons qui s'envolent. La petite fille rit et il la reprend par la main, traverse la route. Ils croisent les deux petits voisins qui font encore la tête. Arrivés à la maison, elle lui raconte l'école, la professeur aux grosses lunettes et son mari barbu, et sa copine qui parfois lui pique des billes. Et les bagarres des petits durs. Il lui raconte la vie, lui prépare à manger, et lui raconte sa mère et un peu le bon temps qui revient. Il lui raconte papi et puis ses voyages et ils regardent la vie. Ils regardent le soleil qui s'en va, il regarde sa fille qui s'endort.

Les deux garçons retournent à l'école, les autres savourent leurs BNs et carambars. Ils courent derrière le directeur qui s'en va, qui s'arrête, les écoute et les suit. Ces deux turbulents là qu'il connait si bien, il les suit et s'inquiètent. Le plus grand des deux garçons sort sa grande clé et ouvre la maison. Le directeur qui découvre Papa pendu, qui appelle la police en tremblant. La police qui constate, le directeur qui tremble, les deux garçons qui pleurent et le papa qu'est mort, le voisin sorti voir.

jeudi 16 septembre 2010

La bohème, ca voulait dire je t'aime.
Je vais mourir mourir sans peur. Devant la télé, en voiture en avion, allongé affalé, d'un coma éthylique d'un sourire hydrolique. D'un abus d'hydromel, d'un trop grand manque d'hygiène, je vais mourir de froid le roi est mort ce soir.
Je vais mourir ce soir, le lion est mort ce soir.
Je sourirais vivant puis je mourrais mort.
C'est parfait tu verras.

mercredi 1 septembre 2010

Deux mains qui se détachent, un garçon s'en retourne. Un gros homme fume sa cigarette. Le garçon monte les marches du train et puis s'assoit.
Les gorges qui se nouent se dénouent se renouent le souffle qui s'étouffe et les lèvres qui tremblent et les larmes qui perlent.
Le garçon monte les marches du train et puis s'en va.

lundi 14 juin 2010

J'accuse. J'accuse les plumes et les guitares mal accordées, les chants brillants grinçants. J'accuse les images et les couleurs qui défilent trop vite et qui s'impriment, les cigarettes au gout amer qui s'enroulent dans les poches et les sous qui agrippent mais les sous qui agrippent. J'accuse le papier mâché l'encre de chine et ta stéréo.
Le deuxième millénaire qui s'enchaine, se déchaine, nous emmène, la ramène, nous déshabille et nous repeint, nous emmène, nous enchaîne, tu t'enchaînes petit con, j'accuse l'an 2000.
Les idées, les systèmes et la faim, le travail, les salaires, de soleil ou de lune toujours plus, j'accuse les idées.
Ne fais confiance à personne, pas même à moi, petit prince.
Adieu mon amour.

samedi 12 juin 2010

Prologue à tout texte religieux débile

Brûle Sorcière, brûle et retrouve ton mari le diable en enfer.
C'est alors que la femme aux cheveux rouges cessa de les haïr. Quand le feu s'alluma, elle les regarda paisiblement. Elle aurait voulu leur crier qu'elle les aimait malgré tout et qu'elle les pardonnait, mais ils n'auraient pas compris, et ça n'aurait été qu'une imitation irréfléchie d'un barbu crucifié. Elle pensa que la chaleur avait sur elle un effet étrange car elle aurait du les détester, puis pensa que la proximité de la mort ne lui laissait plus que cette option, aimer.
C'est alors que, quand les flammes allaient l'atteindre, son corps disparut subitement. La foule réunie fut alors saisie d'un amour intense pour la vie ou qu'elle fut, et ils coururent le monde, plantèrent des forêts, éduquèrent des illettrés et, quand ils ne pouvaient rien, consolèrent des malades et les emmenaient se promener et rire dans les forêts qu'ils avaient planter. D'autres écriront des romans, chanteront, composeront, dessineront ou simplement partageront leur compréhension des arbres, des hommes et des animaux, de l'eau et puis du ciel.
Ils riront, pleureront, mais mains dans les mains.

mercredi 9 juin 2010

-Il fait froid en Laponie.
-On pourrait s'acheter des moufles, épaisses comme trois poings.
-Oui mais ça serait lourd, il fait trop froid en Laponie.
-La Laponie c'est très beau, et puis il n'y aurait personne. On pourrait se promener tirés par nos chiens. Tu conduirais la meute, et ils soulèveraient des nuages de neige.
-Oui, des beaux chiens blancs et gris, aux grands yeux bleus, comme toi. Mais qu'est ce qu'on ferait de la boulangerie, et puis qu'est ce qu'on dirait à la voisine? Elle s'ennuiera sans nous; c'est une vieille femme tu sais.
-Parfois, on s'arrêtera dans une bourgade, et on lui enverrais un télégramme. Elle sourira en les lisant, heureux qu'on se promène, pour une fois.
-Et la boulangerie?
-On verra ça au retour.
-Et puis mes oiseaux?
-On pourrait les relâcher.